L’ASTEETunisie publie la Revue Journal International Sciences et Techniques de l’Eau et de l’Environnement (JISTEE), téléchargeables gratuitement et distribués lors de ses congrès annuels.
ISSN (electronic): 1737-9350 , ISSN (printed): 1737-6688
: jistee@iresa.agrinet.tn et en Cc : jistee@yahoo.com
Volume I : Eau-Climat’2014 (EC-2014) / Water-Climate’2014 (EC-2014)
Numéro 1 – Avril 2014 : Ressources en Eaux de Surface en Région Méditerranéenne / Surface Water Resources in the Mediterranean Region.
Numéro 2 –Août 2014 : Ressources en Eaux Souterraines en Région Méditerranéenne / Ground Water Resources in the Mediterranean Region.
Numéro 3 – Décembre2014 : Changements Climatiques en Région Méditerranéenne / Climate Change in the Mediterranean Region
L’eau, élément essentiel à la vie et au développement humain, est une ressource critique dans la région méditerranéenne. D`es le début des années 70, au moment de l’ ́émergence des questions d’environnement comme élément important de l’agenda international, la Méditerranée apparaissait naturellement comme une zone particulièrement fragile à la fois en raison de la forte pollution de la Méditerranée et des contraintes d’approvisionnement en eau douce. Aujourd’hui la région méditerranéenne ne dispose que de 3% des ressources en eau mondiales, alors qu’elle représente 7% de la population mondiale, et on y trouve 60% de la population mondiale dite pauvre en eau. Au début du XXIe siècle, les pressions exercées sur les ressources en eau sont de plus en plus fortes, en particulier dû à une demande croissante ainsi qu’en ce qui concerne la qualité de l’eau. L’extension des terres agricoles irriguées et l’utilisation de techniques d’irrigation non économes, la diversification des produits agricoles, l’urbanisation, le développement industriel et le tourisme sont parmi les nombreux facteurs qui contribuent à augmenter la pression sur les ressources en eau, et sont aggravés par les effets incertains du changement climatique. L’allocation des ressources en eau est donc devenue une priorité pour de nombreux pays de la Méditerranée et en particulier les pays de Maghreb, et elle a besoin des informations fournies par la recherche scientifique pour guider une gestion durable et équitable. Les ressources en eau dans la région de Maghreb sont rares, inégalement réparties et se caractérisent par une grande variabilité temporelle et des sécheresses récurrentes au cours des dernières décennies. Pendant des décennies les ressources en eaux souterraines ont permis aux collectivités de s’adapter à des pénuries saisonnières ou pérennes de l’eau de surface en fournissant de l’eau pour les ménages, l’élevage et l’irrigation. La surexploitation excessive de ces ressources et leur vulnérabilité à la pollution sont, cependant, une préoccupation grandissante et elles incitent à reconsidérer les politiques de gestion des ressources hydrauliques. Cette gestion doit être basée sur une approche intégrée de l’approvisionnement en eau et la demande, dépendant donc d’un bon contrôle des entrées et sorties au niveau des bassins versants. Le concept de gestion intégrée des ressources en eau nécessite l’utilisation conjointe des eaux de surface et souterraines pour satisfaire la demande pour le développement socio-économique dans de nombreux pays, mais aussi l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles telles que la revalorisation (recyclage) des eaux usées, le dessalement d’eau de mer et d’eau salée et la recharge artificielle des aquifères. Dans un contexte de pénurie croissante pour certains et face aux incertitudes liées au changement climatique, bon nombre de pays méditerranéens doivent revisiter leurs modes de gestion de l’eau et les stratégies de parade contre les risques, afin de réduire la vulnérabilité, les pertes et les dommages sur les court, moyen et long termes. S’adapter aux effets du changement climatique sur les ressources en eau nécessite des ajustements techniques, mais surtout politiques, institutionnels et comportementaux. Enfin, une stratégie adaptative de la gestion de l’eau doit être flexible et réversible pour mieux gérer l’incertitude Les pays de Maghreb (Tunis, Algérie, Maroc) a soutenu les efforts en visant à gérer durablement leurs ressources en eau. Cela se traduit par le soutien à l’amélioration des connaissances scientifiques qui permettent une prise de décisions éclairée sur les processus, et à la facilitation des opportunités de coopération et d’échange de connaissances et d’expériences qui permettent de mieux répondre aux questions difficiles auxquelles sont confrontés, en particulier, les zones arides et semi-arides. Nous espérons que les découvertes scientifiques et des discussions qui s’y rapportent seront utiles pour orienter la gestion intégrée de l’eau dans la région et au-delà. Ainsi, dans la mise en œuvre des politiques d’adaptation de la gestion de l’eau, les défis politiques et institutionnels pourraient en définitive apparaître plus grands que ceux liés aux innovations techniques ou à l’accès aux technologies. Noureddine Gaaloul Professeur de l’Enseignement Supérieur Agricole (INRGREF) Président de l’ASTEETunisie Coordinateur Eau-Climat’2014