L’ASTEETunisie publie la Revue Journal International Sciences et Techniques de l’Eau et de l’Environnement (JISTEE), téléchargeables gratuitement et distribués lors de ses congrès annuels.
International Journal of Water Science and Environment Technologies
ISSN (electronic): 1737-9350 , ISSN (printed): 1737-6688
: jistee@iresa.agrinet.tn et en Cc : jistee@yahoo.com
Volume (IV) : Eau-Énergie-Climat’2019 (2EC-2019) / Water-Energy-Climate’2019 (E²C-2019)
Numéro 1 – Décembre 2019 : Gestion Intégrée des Ressources en Eaux / Integrated Water Resources Management.
Numéro 2 – Décembre 2019 : Énergies Renouvelables Et changements climatiques / Renewable Energies and climate change
L’eau est au coeur de tous les modes de production énergétique. Pourtant, l’eau n’est pas un simple facteur de production, c’est un bien commun non substituable, un bien indispensable à la vie de toutes les espèces vivantes et essentiel au vivre ensemble. De part cet aspect vital, l’usage domestique de l’eau doit être prioritaire sur tout autre usage, notamment agricole et industriel. Cette priorité doit être reflétée dans la conception de politiques énergétiques soucieuses de limiter les impacts de la production d’énergie sur la disponibilité et la qualité de l’eau. Les grandes orientations énergétiques doivent également être élaborées en concertation avec les citoyens pour leur donner le choix de leur avenir énergétique.
Le nexus eau / énergie peut être traité à travers des approches historique, économique, juridique, sociologique et sociétale. Il s’agissait d’examiner la nécessité de trouver un équilibre serein pour l’humanité et la planète, en commençant par l’eau, l’alimentation et l’énergie pour vivre au quotidien, et en mettant en évidence la variété des éléments de réponse que nos sociétés ont trouvés. Les interactions entre eau et énergie et la priorisation des usages ont été abordées en particulier sous l’angle de la gouvernance, en se référant au droit et aux politiques.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a identifié comme cause principale des changements climatiques l’émission de gaz à effet de serre par les activités humaines à l’échelle de la planète. L’impact sur le climat dépend de l’ampleur des rejets par les industries, l’agriculture, les déplacements et le chauffage, qu’il soit urbain ou non. Il convient donc de réduire l’émission de ces gaz en agissant sur les différents secteurs émetteurs : c’est la stratégie de prévention. Malgré les accords de Paris sur le climat signés lors de la COP 21 en 2015, les rejets de gaz à effet de serre continuent d’augmenter : la satisfaction des intérêts immédiats continue de l’emporter sur les menaces du futur.
Ainsi, tout discours, mais aussi tout projet qui se revendique de l’adaptation aux changements climatiques doit démontrer qu’il n’est pas seulement dans la continuité des pratiques actuelles, responsables de la catastrophe climatique à venir, et dont nous avons un avant-goût en cette année 2019 des records. En vertu de ces principes, construire un plan « d’adaptation » de l’utilisation de l’eau aux changements climatiques doit conduire également à « l’adaptation » des usages, au refoulement des pratiques économiques néfastes qui obèrent l’avenir.
Il est généralement admis que notre climat est en train de changer et que le processus pourrait s’accélérer au cours du 21ème siècle. Le terme changement climatique ne signifie pas seulement « réchauffement climatique»; il est également probable que les événements climatiques extrêmes se multiplient à l’avenir. Mais nous devons avoir les idées claires, savoir où nous voulons aller et quel est l’objectif. C’est de parvenir à un pacte mondial sur le climat en 2020, c’est-à-dire un accord qui engagera toutes les parties prenantes sur une limitation des émissions de gaz à effet de serre pour contenir l’évolution des températures en deçà de 2°C à l’horizon de 2100.”La transition énergétique n’est pas un choix de circonstances, n’est pas un compromis, n’est pas une négociation. La transition énergétique, c’est une décision stratégique. Ce n’est pas un problème, c’est la solution. Regardons la réalité en face. Le stock des énergies fossiles – pétrole, gaz, charbon – va vers un épuisement que nous savons inéluctable. Même si de nouvelles découvertes peuvent en reporter, à un moment, l’échéance. La planète, elle, se réchauffe sous l’effet de nos émissions de gaz à effet de serre, au point que les 12 dernières années comptent parmi les années les plus chaudes jamais observées depuis 1850. Et ce n’est pas le fait du hasard.”
Il est nécessaire de favoriser le dialogue entre les différents acteurs et disciplines, de co-construire une vision long terme grâce à la synergie. Climates vise à trouver des solutions innovantes, sensibiliser et former la jeunesse, avec une nouvelle manière de travailler, interdisciplinaire. De plus, il faut regarder ce qui marche dans les pays du Sud et du Nord, ne pas plonger dans le pessimisme facile. Il faut changer les comportements de chaque citoyen. Sur le lien entre eau et énergie, avec le changement de l’eau de mer en eau douce, la centrale hydro-électrique et l’industrie pétrochimique, portant atteinte à la biodiversité. Il faut aller vers une transition écologique de l’économie (pas que transition énergétique).
Noureddine Gaaloul
Professeur de l’Enseignement Supérieur Agricole (INRGREF)
Président de l’ASTEETunisie
Président et Coordinateur E²C-2018